- guéridon
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• 1614; nom d'un personnage de farce Guéridon ou Guélidon♦ Table ronde, pourvue d'un seul pied central et (généralement) d'un dessus de marbre.guéridonn. m. Petite table ronde à un seul pied.⇒GUÉRIDON, subst. masc.Petite table, généralement ronde et à pied central unique, de facture élégante, supportant le plus souvent des objets légers, décoratifs on non. Guéridon de marbre, en acajou. Ils déjeunaient au coin du feu, sur un petit guéridon incrusté de palissandre (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 113). Elle glissa un guéridon entre Gilbert et le lit de Roger, disposa les tasses, et reprit sa place (ARLAND, Ordre, 1929, p. 149) :• Sur un petit guéridon de bois de citronnierBrillait, comme une étoile, une lampe d'albâtreQui jetait par la chambre un jour doux et bleuâtre.GAUTIER, Albertus, 1833, p. 167.Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1650 (LORET, Muze historique ds HAVARD). Du nom d'un personnage de farce Gueridon (1614, Conférence d'Antitus, Panurge et Gueridon d'apr. NIES ds Germ. rom. Mon. t. 17, p. 355), paysan des confins du Poitou s'exprimant par sentences, qui devint héros de chanson et dont le nom fut mis au refrain (cf. E. FOURNIER ds Variétés hist. et littér., t. 8, p. 281, note) et introduit à la même date dans un ballet (1614, ballet des Argonautes, cf. NIES, loc. cit.). Le terme désigne par ailleurs, à la même époque, un genre de chansons (NIES, loc. cit.). Ce nom, prob. né d'un refrain contemp., formé de o gué et laridon, fut employé dans les chansons satiriques pour désigner la personne dont on se moquait. Ainsi la désignation par ce nom de ce petit meuble, dont le pied, unique à l'orig., avait souvent une forme humaine, notamment celle d'un Maure, est peut-être due à l'image du personnage isolé, qui dans la danse du branle de la torche, au cours de laquelle on chantait ce refrain, tenait un flambeau alors que les autres s'embrassaient (NIES, op. cit., pp. 360-364). Fréq. abs. littér. : 404. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 209; b) 952; XXe s. : a) 720, b) 595. Bbg. SPITZER (L.) Wortgeschichtliches. Z. fr. Spr. Lit. 1917, t. 44, p. 250.
guéridon [geʀidɔ̃] n. m.ÉTYM. 1650; du nom d'un personnage de farce Guéridon (1614) ou Guélidon (dans des chansons; cf., en refrain, ô gué, et laridon), le meuble ayant sans doute été évocateur d'une figure humaine à pied unique, à l'origine. P. Guiraud tente un rapprochement avec l'anc. et moy. franç. guerredon « prix d'un service » (du francique widarlôn « récompense ») par l'intermédiaire de « somme laissée sur le meuble qui porte la chandelle pour la fourniture de celle-ci (dans une maison de jeu) », le personnage de la farce tenant un flambeau tandis que les autres s'embrassaient.❖♦ Table ronde, pourvue d'un seul pied central et (généralement) d'un dessus de marbre, supportant des objets légers, décoratifs ou non.♦ Petite table (ressemblant plus ou moins à un guéridon). || Guéridon en acajou sculpté. || Guéridon à trois pieds. ⇒ Trépied. || Guéridon typique de l'époque Louis XVI. ⇒ Athénienne. || Tige d'un guéridon. || Guéridon supportant une lampe, un plateau, des livres, un vase… || Guéridon muni de brancards. ⇒ Brancard (cit. 0.2). || Visiteur qui pose ses gants sur le guéridon (→ Enlever, cit. 11). || Petit déjeuner servi sur un guéridon (→ Encombrer, cit. 2). || Guéridon de café.1 Enfin, la bonne approcha une petite table ronde, telle qu'on en avait autrefois et qu'on nommait guéridon (…)A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, t. II, p. 153.2 Ils finirent par s'accommoder d'un guéridon de marbre à deux places, dans un débit de la rue de l'Arsenal (…)G. Duhamel, Salavin, III, X.REM. Le mot sert de référence à un calembour traditionnel : || Si t'es gai, ris donc !
Encyclopédie Universelle. 2012.